Une étude réalisée par des chercheurs de la KU Leuven en collaboration avec le Musée royal de l'Afrique centrale et de l'Université libre de Bruxelles, démontre que l’activité humaine contribue à accroître le risque de glissement de terrain dans le rift Kivu. Publié en mars 2022 dans la revue scientifique Nature Sustainability (en anglais), l’étude révèle une augmentation de la population dans les régions escarpées et montagneuses dans l’Est de la RD Congo au cours des 60 dernières années. Une présence humaine qui n'est hélas pas sans conséquence.
Relation entre activite humaine, déforestation et glissement de terrain dans le rift Kivu © Arthur Depicker
L’observation d’images aériennes de la fin des années 50 à 2016, met en évidence l’accroissement de la population et de la déforestation suite aux activités agricoles et minières. Ce contexte à renforcer le risque de glissement de terrain.
«Les victimes sont les plus nombreuses là où les gens sont contraints de vivre dans des zones escarpées et montagneuses, par exemple pour la production vivrière, mais aussi en raison de conflits ou d'activités économiques telles que l'exploitation minière artisanale. C'est précisément dans ces endroits escarpés que les glissements de terrain sont le plus susceptibles de se produire, surtout en cas de déforestation», déclarait Arthur Depicker dans Africa Museum, géographe au KU Leven.
Cette étude était une sorte de vision prémonitoire de la tragédie de ces derniers jours en RD Congo. Selon Arthur Depicker, plutôt que le changement climatique, c’est avant tout l’homme qui a contribué à son propre désastre dans les provinces Nord et Sud Kivu.