Le voyage de DIKELEDI en terre mozambicaine aura été bref. Après avoir touché terre au niveau de l’île de Mozambique en fin d’après-midi de lundi, le centre du phénomène a longé les régions côtières de la province de Nampula avant de ressortir en mer ce mardi matin. Ainsi, le centre du système est resté moins de 24h sur le Mozambique.
Ce rapide passage sur l’Afrique australe n’aura pas généré d’altération significative de la structure du phénomène. C’est donc un phénomène bien organisé qui retrouve la mer au stade de forte tempête tropicale.
Désormais tous les voyants sont au vert. En évoluant vers le centre du canal, DIKELEDI bénéficiera d’un important potentiel océanique avec des eaux de surface entre 28 et 30°C. Le cisaillement devrait baisser et la présence d’un profond thalweg d’altitude pourrait renforcer la divergence côté polaire.
Dans un contexte de conditions environnementales favorables aussi bien en surface qu’en altitude, DIKELEDI est parti pour une 3e phase d’intensification. Celle-ci pourrait être la plus significative de son existence. Selon les produits du CMRS issus du projet SPICY, le système pourrait atteindre le seuil de cyclone intense entre mercredi soir et jeudi matin. Le pic d’intensité serait entre jeudi et vendredi avec un système au stade de cyclone intense de catégorie supérieure, donc pas très loin du stade très intense.
Attention, cette prévision d’intensité comporte tout de même quelques incertitudes. En effet, des perturbations dans la structure interne de DIKELEDI sont possibles (cycle de remplacement du mur de l'œil). Cette situation pourrait entraîner des fluctuations d’intensité qui sont difficiles à anticiper.
À partir du weekend, DIKELEDI devrait commencer à s'essouffler. L’augmentation du cisaillement et la diminution du potentiel océanique lanceront le début de la fin pour ce système que nous suivons depuis la fin d’année 2024. Durant la semaine prochaine, le phénomène perdra progressivement en intensité avant de définitivement se dissiper.