À peine l’épisode Alvaro terminé que déjà les spéculations vont bon train, concernant une nouvelle activité pour ces prochaines semaines. Les internautes, désormais habitués à consulter les applications météo, n’ont pas manqué de remarquer les simulations du modèle GFS.
Ce dernier, toujours prompt à surréagir, propose depuis quelques jours la formation d’un système majeur avec menace potentielle pour les Mascareignes. Il n’en fallait pas moins pour qu’un murmure commence à monter sur les réseaux sociaux.
Qu’en est-il réellement ? Que peut-on dire à ce stade ? Menace ou pas menace ? Faisons un premier tour d’horizon afin d’y voir plus clair.
Quelle est la situation actuelle ?
Le bassin Sud-Ouest océan indien est en train de retrouver son calme. En effet, c’en est fini d’Alvaro qui continue de se fondre dans les régions subtropicales, loin au Sud des Mascareignes.
Par ailleurs, la présence d’Ex Alvaro contribue à couper l’alizé. Cette situation rend la convergence mauvaise côté polaire, ce qui est défavorable à la cyclogenèse. Par conséquent, il n’y a pas de risque de formation de tempête pour les 5 prochains jours. Il n’y a donc aucun danger à court et moyen terme pour les terres habitées.
Quelle est la situation à plus longue échéance ?
Bien que toutes les conditions environnementales ne soient pas réunies pour permettre une cyclogenèse, le contexte régional demeure propice à la poursuite de l’activité. En effet, des phénomènes ondulatoires connus pour moduler l’activité cyclonique traversent actuellement l’océan indien. Ainsi, il suffit que tous les paramètres environnementaux soient au vert pour que nous ayons l’amorce d’un BELAL (prochain nom sur la liste).
En cours de semaine prochaine, les restes d’Alvaro auront disparu, permettant le come-back du flux d’alizé côté polaire. Dans le même temps, les vents d’Ouest près de l’équateur se renforcent. La combinaison de ces 2 flux permet d’améliorer la convergence dans le bassin.
En réponse à cette amélioration des conditions environnementales, une zone suspecte pourrait commencer à se développer à compter du milieu ou en deuxième partie de semaine prochaine. Raison pour laquelle, les modèles de prévision suggèrent une cyclogenèse potentielle à longue échéance au Nord-est ou au Nord des Mascareignes.
Ce scénario est appuyé par les produits d’ensemble du centre européen, qui montrent une augmentation du risque d’activité sur la période allant du 8 au 22 janvier. Donc, s’il se passe quelque chose, ce sera potentiellement entre la fin de semaine prochaine et durant la semaine du 15 au 22 janvier.
Ce produit du CEP montre que l’ACE moyen sur la période du 15 au 22 janvier 2024 est au-dessus de la normale. Cela donne du crédit au scénario d’une activité cyclonique potentielle sur cette période - ECMWF
Peut-on parler de menace pour les terres habitées ?
À ce stade, nous parlons de quelque chose qui n’existe pas et qui pourrait hypothétiquement survenir à une échéance encore éloignée. Tout est encore bien trop flou pour esquisser la moindre hypothèse de trajectoire ou d’intensité.
La seule chose que l’on peut dire en ce vendredi 5 janvier 2024, c’est qu’une zone suspecte pourrait prendre forme en cours de semaine prochaine, avec potentiellement des conditions qui deviennent favorables pour un développement significatif en fin ou durant le weekend de la semaine prochaine.
Bien qu’il soit trop tôt pour évoquer une quelconque menace, cela ne nous empêche pas de garder tranquillement un œil attentif sur l’évolution de la situation ces prochains jours. Dans la mesure où il existe la possibilité d’une reprise d’activité sur l’Ouest du bassin, donc dans le secteur des terres habitées, il vaut mieux se tenir informer.
En tout cas, dans l’immédiat, il n’y a rien à signaler. La situation devrait rester calme au moins jusqu’au milieu de semaine prochaine, ce qui nous laisse largement le temps de voir venir. Ainsi, on vous donne rendez-vous mercredi (ou avant si nécessaire), pour une prochaine analyse complète.