Alors que la saison cyclonique approche dans l'océan indien sud, revenons un an en arrière, dans le bassin pacifique nord-ouest. Le 8 novembre 2013, le Super Typhon (31W) Haiyan, frappait de plein fouet les Philippines. Ce STY (Super Typhon) est l'un des cyclones les plus violents de l'histoire et le plus violent à avoir toucher terre. Un épisode qui nous aura particulièrement marqué.
Un parcours meurtrier
Le 4 novembre 2013, le JMA baptise la tempête tropicale HAIYAN qui deviendra dix-huit heures plus tard Typhon. En 24H, Haiyan connaîtra une phase d'intensification explosive, passant d'une intensité de 70 noeuds à 130 noeuds, entre le 5 novembre à 00H UTC et le 6 novembre 00H UTC.
Poursuivant une trajectoire régulière de secteur ouest-nord-ouest, Haiyan ravage la République de Palau dans la journée du 6 novembre, alors que le système était en pleine intensification (150 noeuds sur 1 min au moment du passage sur l'île de Kyangel Island).
Entre le 7 novembre à 12H UTC et le 8 novembre à 8H UTC, HAIYAN atteint son pic d'intensité estimé par le JTWC à 170 noeuds. Cela signifie que le Super Typhon générait à ce moment, des vents moyens maximaux sur 1 min de plus de 310 km/h, ce qui est phénoménal (voir extrait Best Track du JTWC ci-dessus).
Ayant accéléré son mouvement à environ 21 nœuds, Haiyan frappe dans la nuit du 7 au 8 novembre les Philippines en impactant près de Guian et traversant l’île de Leyte dans les environs de la municipalité de Tolosa. Les vents moyens maximaux sur 1 min au moment de l'impact ont été estimés par satellite à 165 nœuds, soit plus de 300 km/h. Comme on pouvait le craindre, la partie centrale des Philippines est dévastée par des vents violents et une marée de tempête de grande ampleur. Le bilan matériel est catastrophique. Quant au bilan humain, il fait officiellement état de 6.000 décès, 28.000 personnes blessées et 1.700 disparues. (Album photo des conséquences du Super Typhon à Tacloban)
Après son périple meurtrier sur les Philippines, Haiyan poursuit sa route en mer de Chine affaiblit (il reste tout de même un typhon de 120 nœuds). Le 9 novembre, le Super Typhon infléchit vers le nord-ouest tout en continuant de s'affaiblir. Le 10 novembre, peu après 18H UTC, le météore impacte le nord-est du Vietnam alors qu'il n'est plus qu'un typhon de 70 nœuds. Le bilan fera tout de même état de 14 décès, 81 personnes blessées et 4 portées disparues.
Pourquoi une telle intensité
Les conditions environnementales le long du parcours d'Haiyan étaient favorables au développement d'un système d'intensité majeure. Les SST (température de l'eau en surface) étaient de l'ordre de 29°c tout le long du trajet, le potentiel énergétique était donc très élevé (voir carte OHC du 6 novembre 2013 ci-contre). De plus, le déplacement rapide du STY lui a permis de ne pas être impacté négativement par un effet de refroidissement de l'eau en surface (upwelling).
En altitude, les conditions étaient également favorables avec un faible cisaillement vertical du vent et une bonne divergence (Outflow) notamment en début de parcours. L'efficacité de l'évacuation en altitude le 7 novembre, lui permettra d'atteindre les 170 nœuds au cours d'une dernière phase d'intensification.
Ces conditions particulièrement favorables auront donc permis à Haiyan, une intensification soutenue voir explosive entre le 5 et le 6 novembre, d'atteindre les 170 nœuds à la veille d'impacter les Philippines et par dessus tout, devenir l'un des cyclones les plus violents de l'histoire.
Serions nous prêts à y faire face?
Il y a un an le monde observé avec stupéfaction les conséquences du STY (31W) Haiyan. L'océan indien sud et particulièrement sud-ouest a déjà vu évoluer des cyclones d'intensités majeures (Géralda, Gafilo...). Mais du type d'Haiyan, depuis les débuts des observations satellite jamais. Si un tel système venait à survenir un jour, serions nous prêts à y faire face? L'urbanisation massive et parfois anarchique que l'on peut observer dans certaines régions de l'océan indien, ne risque t'elle pas de porter un jour préjudice? Prenons donc toujours garde, à ce que la piqûre de rappelle ne prenne pas la forme d'un Haiyan dans l'océan indien. N'hésitez pas à commenter, à nous donner votre avis, et à partager notre article.