Le 28 décembre 2013, une cyclogenèse démarre non loin des Farquhar. Dans la nuit du 29 au 30 décembre 2013 le système est baptisé Bejisa. Dès les premiers instants du phénomène, les modèles de prévision s’accordent sur une trajectoire méridienne d’école, menaçante pour La Réunion.
Le 31 décembre 2013, le préfet place le département en pré-alerte cyclonique à 12h. Le système qui est à 800 km au Nord-Ouest est un dangereux cyclone tropical intense. Le jour de l’an, la prévision de trajectoire se confirme tout comme la menace. La Réunion passe en alerte orange à 15h.
À cet instant, il s’agit de la menace cyclonique la plus sérieuse depuis un certain temps. Philippe Caroff, chef du département cyclone à Météo-France à cette époque, va jusqu'à évoquer un risque potentiellement aussi important que le fut Firinga. En effet, l’impact direct du mur de l'œil par ce système peut générer des conditions cycloniques destructrices sur l’île.
Le 2 janvier 2014, La Réunion passe en alerte rouge à 10h. Toute circulation est désormais interdite. Tout au long de la journée c’est le suspens. L’île sera-t-elle touchée par le mur de l'œil ou même traversée par l'œil ? Finalement, le mur de l'œil effleure le Sud-Ouest, transitant à une dizaine de kilomètres de la pointe de Trois Bassins.
L’influence du cyclone se fera nettement ressentir. Des rafales de l’ordre de 140 km/h sont observées entre le Port et Saint-Pierre. Dans les hauteurs les vents ont été plus forts avec 159 km/h à la Plaine des Palmistes, 158 km/h à la Plaine des Cafres et jusqu’à 178 km/h à Bellecombe-Jacob.
Les précipitations ont été abondantes, on dépasse les 1000 mm en 48h à Cilaos. La houle cyclonique aura été bien présente, atteignant les valeurs maximales de 10 à 11m sur le littoral Nord et Nord-Ouest.
Malgré un impact qu’on peut qualifier de sévère et le plus significatif depuis Dina (2002), Bejisa n’est pas considéré comme faisant partie des “grands” cyclones de l’histoire de La Réunion selon Météo-France. Bien que les dégâts soient par endroit importants, on peut se réjouir de l’absence de victime.
Toutefois, il est certain qu’avec un impact direct du mur de l'œil, l’histoire aurait été tout autre. Une fois encore, La Réunion s’en est plutôt bien sortie.