Le 5 mai 2003, la tempête tropicale MANOU évoluait dans le bassin Sud-Ouest de l’océan indien. Il s’agit du dernier phénomène baptisé d’une saison cyclonique 2002/2003 active. Au total, 14 systèmes ayant au moins atteint le stade du baptême ont été observés, ce qui est largement au-dessus de la moyenne annuelle (environ 10).
Cette active saison a donc décidé de s’achever en fanfare avec MANOU. En effet, ce système va réussir l’exploit d’atteindre le stade de cyclone tropical au mois de mai. Mais c’est également une saison qui se termine mal pour Madagascar, qui est frappé de plein fouet par MANOU.
Il y a 20 ans jours pour jours, le 5 mai 2003, MANOU transitait au Nord de Maurice et La Réunion au stade de tempête tropicale modérée. On distingue le centre de basse couche bien exposé, qui traduit la présence d'un cisaillement d'altitude gênant l'intensification du phénomène à ce moment là - Météo-France
Jusqu'au 7 mai 2003, le système plafonne au stade de tempête modérée, géné par un cisaillement d'altitude. Dans le même temps, il se dirige droit vers la grande île. La nuit, changement de décors. Le cisaillement lâche, permettant une intensification rapide. Le pic d’intensité est atteint en date du 8 mai 2003, juste avant que MANOU impacte la côte malgache.
Au plus fort de sont intensité, les vents moyens étaient estimés à 154 km/h pour des rafales de 217 km/h. Derrière ce nom aux apparences douces, se cachait en réalité un phénomène particulièrement dangereux qui fera mal, là où il fera sentir son souffle.
Le phénomène frappe la côte orientale malgache à hauteur de Vatomandry le 9 mai 2003. Sur le point d’impact, les rafales atteignent probablement les 200 km/h. Il est à noter que MANOU ne pénètre pas dans les terres. À la faveur d'une bifurcation à quasi 90°vers le Sud, le système longe la côte Est de très près, sans que l'oeil n'atterrisse sur terre. Le bilan est lourd, 89 victimes et plus de 11 millions de dollars de dégâts estimés.