Le 7 avril 1945, La Réunion était frappée par un cyclone dévastateur, un événement tragique qui s'inscrivait dans une période déjà éprouvante pour l'île. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et toujours sous le poids des conséquences du cyclone d'avril 1944, la population réunionnaise, affaiblie par le blocus maritime britannique, se retrouvait à nouveau confrontée à la fureur des éléments.
La Réunion au plus mal !
Les moyens d’observation étant ce qu’ils étaient à cette époque, nous ne saurons jamais vraiment quelle fut son intensité et la trajectoire exacte. Mais selon les archives du service météorologique de La Réunion (ancêtre de Météo-France), le système commence à être suivi le 31 mars 1945. Le 3, il circule au Sud-Est d’Agalega tout en ralentissant. Le 3 et le 4, le déplacement s’incurve vers le Sud-Ouest puis le Sud au cours des jours suivants tout en accélérant. La situation devient défavorable pour La Réunion.
L'ancêtre du système d'alerte
Dans les années 40, le système d’alerte était composé de 3 niveaux. Le premier dénommé “CYCLONE À CRAINDRE” devait alerter sur la présence d’un cyclone avec éventuel risque pour La Réunion. Le second “CYCLONE EN APPROCHE - DANGER” signifiait la probabilité d’un impact pour l’île. Le dernier “TOUT DANGER DU CYCLONE ÉCARTÉ”, est clair, le cyclone s’en va. Ces différentes alertes étaient adressées à tous les bureaux administratifs et postes de l'île par tout moyen (TSF, téléphonique et télégraphique).
Exemple de télégramme d'alerte dans les années 40 à La Réunion - Source : Archive départementale de La Réunion
Dans la matinée à 03 UTC (7h loc) 7 avril 1945, Le centre du système est estimé toucher ou passer à proximité immédiate de l’Est de l’île. Des vents violents balayent l’île et les témoignages parlent d’une accalmie observée le long de la côte Est de Saint-Denis à Sainte-Rose. Enfin, la pression relevée est de 962 hPa, ce qui est particulièrement bas. Le 8, le cyclone disparaît de tout moyen d’observation disponible à l’époque.
Le bilan du cyclone est dramatique. Par télégramme adressé à Paris, Le gouverneur fait état de 13 morts, de dégâts considérables sur les voies de communication, de plus de 50% des récoltes perdues et des coûts de destruction estimés à 300 millions de francs.
André CAPAGORRY, gouverneur de La Réunion de 1942 à 1947- source : Ordre de la libération
Une décénnie 40 maudite
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