Chaleur

2015, 2016 et 2017 années les plus chaudes jamais enregistrées

Le 31/01/2018 à 15:48

Dans Infos Climat

L'Organisation Météorologique Mondiale indique qu'il est désormais confirmé que les années 2015, 2016 et 2017 sont les trois années les plus chaudes jamais enregistrées à l'échelle du globe. Si 2016 est en tête de liste, 2017 décroche le record de l'année la plus chaude jamais constatée​ sans épisode El Nino.

2017 parmi les trois années les plus chaudes jamais observées

Dans un communiqué daté du 18 janvier dernier, l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) constatait que la température moyenne à la surface du globe en 2017, dépassait de 1,1° celle de l'époque préindustrielle. Si l'année 2016 est en tête avec un écart de 1,2°, l'année 2017 détient le record de l'année la plus chaude sans épisode El Nino. Rappelons que les épisodes El Nino ont cette caractéristique de pousser à la hausse la moyenne mondiale des températures.

Graphique sur l'état global du climat de l'année 2017 (OMM)

Selon le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, "l'évolution à long terme de la température accuse une tendance à la hausse (...). Dix-sept des 18 années les plus chaudes appartiennent au XXIe siècle, et le rythme du réchauffement constaté ces trois dernières années est exceptionnel. Ce dernier a été particulièrement marqué dans l'Arctique, ce qui aura des répercussions durables et de grande ampleur sur le niveau de la mer et les régimes météorologiques dans d'autres régions du monde".

Gaz à effet de serre et El Nino

La température moyenne de l'année 2017 a été supérieure de 0,43° par rapport à la normale établie sur la période 1981-2010. Ce laps de temps de 30 années, est la période de référence utilisée par les services météorologiques et hydrologiques nationaux, pour déterminer la moyenne et la variabilité des principaux paramètres climatiques précise le communiqué.

Anomalie de température mondiale en fonction des épisodes El Nino ou La Nina (OMM)

Anomalie de température mondiale par année en fonction des épisodes El Nino ou La Nina (OMM)

En plus du réchauffement causé par les concentrations croissantes de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, se rajoute l'impact des phénomènes climatiques El Nino et La Nina. Si cette dernière contribue à refroidir le climat, El Nino est en revanche connu pour augmenter les températures. Ainsi, la chaleur record de l'année 2016 est la résultante du puissant épisode El Nino de 2015/2016.

Le coût des catastrophes naturelles a presque doublé en 2017 par rapport à 2016.

Selon M. Taalas, "la chaleur de 2017 s'est accompagnée de conditions météorologiques extrêmes un peu partout dans le monde. C'est l'année la plus coûteuse qu'aient connue les États-Unis d'Amérique en termes de catastrophes météorologiques et climatiques, tandis que dans d'autres pays, les cyclones tropicaux, les sécheresses et les inondations ont entraîné un ralentissement voire une régression économique".  D'après l'OMM, qui se base sur les chiffres du réassureur allemand Munich RE, les catastrophes naturelles ont provoqué en 2017 nettement plus de dégâts que lors des cinq années précédentes. L'organisation souligne qu'une grande partie de ces dégâts ont été causées par des phénomènes météorologiques extrêmes directement imputés au changement climatique, tels que de violents ouragans, des inondations et des incendies. 

Image d'illustration OMM

Selon le rapport de Munich RE, l'ouragan Harvey qui frappa le Texas, causa à elle seule 85 milliards de dollars de dégâts. Idem pour les ouragans Irma et Maria qui ont été particulièrement coûteux en termes de dommages pour les Caraïbes. En Asie, une mousson singulièrement intense, causa 3,5 milliards de dollars de coûts, tandis qu'en Europe, les températures anormalement basses du mois d'avril  ont causé 3,6 milliards de dollars de pertes dans l'agriculture, dont seulement 650 millions couverts par les assurances.

Réchauffement climatique et cyclone

Le réchauffement climatique a t-il des répercussions sur l'activité cyclonique? C'est la question que tout le monde se posent depuis des décennies et qu'il est difficile d'y répondre aujourd'hui. Pour l'heure, les chiffres ne montrent pas d'augmentation du nombre de cyclone. Certes, les événements cycloniques majeurs qui se sont déroulés en 2017 et en début d'année 2018 à Madagascar ont fortement impacté les esprits. Néanmoins, rien n'indique pour l'instant de modification significative en termes d'activité dans les bassins cycloniques mondiaux.

Le seul élément qui semble aujourd'hui établi, est un élargissement de la zone où les cyclones atteignent leur maximum d'intensité. Ce phénomène concerne l'ensemble des bassins cycloniques y compris le bassin sud-ouest de l'océan indien. Cela signifie par exemple que des secteurs comme les Mascareignes, qui jusqu'à présent étaient relativement préservés des systèmes au maximum de leurs intensités, pourraient à l'avenir être sous la menace potentielle de cyclones matures ayant réussi à maintenir une intensité élevée.

PR

Source : Organisation Météorologique Mondiale