Après avoir été longtemps à la traîne malgré le fait que l'île détient de nombreux records de pluviométrie, la Réunion dispose à présent de plusieurs outils performants pour l'étude des nuages. Le déploiement du radar à diversité de polarisation à Piton Villers en 2011, la construction en 2012 de l'observatoire atmosphérique du Maïdo par le CNRS et l'Université de la Réunion, ainsi que la mise en place en 2017 par le LACy d'un site expérimental dédié à l'étude de la microphysique nuageuse au sein de l'Université de la Réunion, permet aux chercheurs locaux de disposer d'un dispositif quasi sans équivalence au niveau mondial, pour l'étude et la compréhension des nuages tropicaux, indique Météo France. A noter que le radar de Piton Villers, est à ce jour le seul radar de ce type dans tout l'hémisphère sud selon les ingénieurs de la station du Chaudron. Celui-ci permet notamment d'améliorer les performances des modèles de prévisions du temps et de mieux comprendre le processus de formation et électrisation des nuages tropicaux.
De nombreux équipements pour l'étude de la microphysique nuageuse
Le LACy dispose de plusieurs instruments nécessaires à l'étude de la microphysique nuageuse à la Réunion. Il y a tout d'abord le radar nuageux BOB (Basta Of Bourbon) qui est à visée verticale et qui permet d'étudier avec précision la partie froide d'un nuage, élément fondamental notamment pour les cyclones. Il y a ensuite le Lidar aérosol MARLEY, qui utilisé conjointement avec le radar BOB permet l'étude du processus de formation des nuages en zone tropicale. Elle dispose également de 3 "Disdromètres" qui mesurent avec précision la taille, la vitesse de chute et la forme des précipitations lorsqu'elles touchent le sol. Quant à la station du Maïdo qui est située à 2000m d'altitude, elle dispose de capteurs biochimiques et microphysiques, des capteurs d'éclaires, des lidars et radiomètres. L'observatoire du Maïdo est le plus important de tout l'hémisphère sud.
A LIRE : AROME OI un nouveau modèle de prévision
La microphysique nuageuse joue un rôle majeur dans le processus de formation ou d'évolution des phénomènes météorologiques tel que les orages et les cyclones tropicaux. Il est donc important de développer des moyens de retranscrire de manière réaliste ces processus dans les modèles de prévision du temps. C'est ainsi que le LACy effectue des travaux pour le développement de modèles numériques spécifiquement adaptés aux régions tropicales, en priorisant la modélisation des cyclones. Le modèle à maille fine AROME Océan Indien est un exemple concret du résultat de ces recherches. Ce modèle qui a été déployé sur une partie du bassin sud-ouest de l'océan indien en 2016, a vocation à terme, d'être utilisé sur les territoires français concernés par le risque cyclonique (Mayotte, Antilles, Polynésie et Nouvelle Calédonie). Un deuxième modèle a également été développé conjointement par Météo France et le CNRS. Il s'agit du modèle communautaire Meso-NH qui dans sa version tropicalisée en developpement par le LACy, doit pouvoir représenter le processus permettant la formation des nuages tropicaux.