BEJISA : 12 ans après DINA la Réunion subit des conditions cycloniques
Le début de l'année 2014 est marqué par l'épisode BEJISA dans l'océan indien sud-ouest. A peine les festivités de fin d'année terminées qu'il faut déjà se remobiliser. Dès le 27 décembre, les prévisions prévoient le renforcement de l'activité convective entre les Seychelles et le nord de Madagascar. Le 29 Décembre, la convection s'est organisée et les conditions sont réunies pour que le MMS baptise le système BEJISA. L'intensification qui va suivre est soutenue et le système devient cyclone tropical intense dès le 30 au soir. Au cours des jours qui vont suivre, BEJISA oscille entre affaiblissement et ré-intensification. Après avoir suivi depuis sa genèse une trajectoire à composante sud, le cyclone infléchit en direction du sud-est, sous l'effet d'un rapide flux directeur de secteur nord-ouest dans la nuit du 1er Janvier. Dès lors, la menace devient sérieuse pour la Réunion et l'alerte rouge interdisant toute sortie et tout déplacement est déclenchée le 2, à 10H. Tout au long de la journée, l'île et ses habitants vont vivre sous la menace d'un passage direct de l’œil et donc du mur de l’œil (zone ou les conditions météorologiques sont les plus violentes). Au final, le centre de BEJISA passe à 50 km à l'ouest de la Réunion à la limite du stade de cyclone tropical intense et le mur de l’œil reste au large des côtes à une distance de 10 à 15 km. Malgré tout, le cyclone aura impacté le temps sur l'ensemble du département et des conditions cycloniques sont enregistrées dans l'ouest et sur les hauteurs de l'île. Près de 180 km/h sont enregistrées au volcan et plus de 1.000 mm de précipitations tombent en 48H sur Cilaos. C'est la première fois depuis DINA (Janvier 2002) que la Réunion subit des conditions cycloniques. Néanmoins, BEJISA ne rentre pas das la catégorie des grands cyclones ayant marqué l'île, même si les dégâts sont considérables principalement dans l'ouest.
EDILSON frôle l'île Maurice
Au début du mois de février 2014, le flux de mousson est bien présent rendant la ZCIT active. Une zone en particulier s'organise au nord-nord-est des Mascareignes, mais présente une structure de type dépression de mousson. Le 5, le MMS baptise le système EDILSON qui progressivement évoluera vers une structure plus classique mais dans un environnement cisaillé. A 16H, l'alerte 3 est déclenchée. Sous l'effet d'un flux directeur de nord à nord-est, EDILSON se dirige d'abord en direction du sud puis du sud-sud-ouest. Le 6, EDILSON s'intensifie et un mur de l’œil se met petit à petit en place, en même temps que le système passe à 120 km le long du littoral sud-est de l'île Maurice à 5h UTC. Dans le même temps, EDILSON atteint le stade de Forte Tempête Tropicale, ce qui permet d'avancer que les Mauriciens ont eu de la chance que ce système passe suffisamment loin, permettant à l'île d'éviter des conditions bien plus dégradées. Une rafale de 94 km/h a été enregistrée à Queen Victoria et 123 mm de pluie sont tombées en 48H à Grand Bassin.
HELLEN plus de peur que de mal pour Madagascar
Après quasiment tout un mois de mars sans activité cyclonique le réveil est brutal. En cette fin de mars 2014, l'activité convective s'organise au nord du canal du Mozambique. Les prévisions de départ ne semblent pas envisager un creusement significatif. Mais le 29, après un renforcement de la convection autour d'un centre de basse couche difficile à localiser, les services météo de Madagascar baptise le système HELLEN. Le système est de petite taille rendant les prévisions périlleuses. Va suivre alors une phase d'intensification exceptionnelle. En l'espace de 24H, HELLEN passe du stade de Tempête Tropicale Modérée à celui de Cyclone Tropical Intense. Le 30, le cyclone présente une structure impressionnante. La faiblesse du cisaillement, la bonne divergence (côté polaire), les eaux chaudes du canal, et la taille réduite du cœur du système peuvent expliquer cette intensification explosive. Dans la soirée, HELLEN atteint même le stade de Cyclone Tropical Très Intense tout en se déplaçant lentement en direction des côtes nord-ouest de Madagascar. Vu l'intensité et vu les prévisions de trajectoire on craint le pire pour la grande île. Le lendemain, le cyclone ralentit et déjoue tout les pronostics en poursuivant un déplacement de secteur sud-est. Finalement, le système va s'affaiblir très rapidement et le soir du 31, HELLEN n'est plus que l'ombre d'elle même, le système étant totalement disloqué. Heureusement plus de peur que de mal, Madagascar n'aura pas eu à subir les effets d'un cyclone de majeur.
HUDHUD, 1 an après PHAILIN
L'année 2014 dans le bassin nord de l'océan indien est marqué par l'épisode HUDHUD, 1 an après Phailin. La cyclogenèse se déroule en mer d'Andaman et le 7 octobre, le JTWC publie son premier warning. Le 8, le système atteint l'intensité minimale pour être baptisé HUDHUD par l'IMD alors qu'il progresse dans le Golfe du Bengale, en direction de l'Inde. L'intensification va se poursuivre les jours suivants et le 10, HUDHUD devient un cyclone de Catégorie 1. Les conditions environnementales étant favorables, HUDHUD connait une rapide phase d'intensification au cours de la journée du 11, tout en atteignant les 110 nœuds sur 1 min (soit 203 km/h). La région d'Andhra Pradesh et plus particulièrement la ville de Visakhapatnam est alors frappée de plein fouet le 12 octobre, par un cyclone intense et mature de 115 nœuds. La ville subit des rafales supérieures à 185 km/h et des pluies diluviennes. L'évacuation massive de plus de 700.000 personnes opérée avant l'impacte, permet d'éviter un désastre humain. Malgré tout, on dénombre 46 personnes décédées et le bilan matériel fait de HUDHUD, le cyclone le plus destructeur depuis NARGIS en 2008 dans la région. Le 14 octobre, les restes de HUDHUD provoquent de fortes chutes de neiges et des avalanches de grandes ampleurs au Népal, entraînant la mort de 43 personnes dont des randonneurs et des guides de montagnes.