Lors de ses visites à domicile du vendredi, veille du passage du cyclone, Jean-Yves demandait à ses patients de se préparer à l’arrivée de CHIDO. En effet, le kinésithérapeute habitué à suivre les cyclones a parfaitement conscience que l’île aux Parfums était sérieusement menacée.
Mais la réponse de ses patients fût unanime “mais non à Mayotte il n’y a jamais de gros cyclone, on est protégé par Madagascar”. Certains iront même jusqu’à le reprocher d’être trop craintif. Selon Jean-Yves, bien que les médias locaux ont fait le job d’information, c’est la population elle-même qui ne s’est pas intéressée aux multiples mise en garde.
L’anecdote qu’il raconte ensuite décrit parfaitement l’impréparation et le manque de prise de conscience du danger. Le vendredi après-midi, alors que le scénario du pire semble inéluctable, Jean-Yves RANÇON pense à une maman vivant dans des bangas à Handrema avec un enfant présentant un handicap. Inquiet pour eux, il les appelle afin de leur demander s’ils ont rejoint l’école située en bas du village pour se mettre à l’abri. Elle répond que non.
Il décide alors de s’y rendre en voiture et découvre sur place 4 ou 5 familles entassées dans ce logement de fortune. Jean-Yves tente en vain de convaincre la maman de quitter les lieux avant qu’il ne soit trop tard, surtout que son fils est polyhandicapé. Peine perdue, la famille reste et ne quittera les lieux qu’en plein milieu de la tourmente. Fort heureusement, ils trouveront une maison en béton inachevée à proximité qui leur servira de refuge.
Selon Jean-Yves RANÇON, beaucoup ne se sont pas mis à l’abri par méconnaissance du danger. Pour d’autres, c’est par peur du gendarme. En effet, beaucoup de sans papier pensaient que les alertes étaient un piège pour les arrêter.