Le processus de formation de l'oeil est un sujet à controverse. Les mécanismes généraux ne sont pas encore clairement expliqués. Une des hypothèses suggère que l'oeil du cyclone est en fin de compte la conséquence de la formation du mur de l'oeil, qui est lui même la résultante de l'enroulement des bandes orageuses spiralées vers le centre. Mais ce processus complexe, semble encore garder des mystères que la science n'a pu encore explicité.
L'absence de nuage au sein de l'oeil, s'expliquerait par la "force centrifuge" qui exerce une force allant de l'intérieur vers l'extérieur, favorisant la divergence en altitude. Celle-ci croit à mesure qu'on se rapproche du centre, s'opposant à la "force de pression" qui exerce une force inverse, si bien qu'un équilibre se crée. Dans le même temps, une petite partie de l'air ascendant issue du mur de l'oeil et évacuée en altitude, retombe dans l'oeil en s'asséchant.
L'oeil entouré par un mur !
Si l'oeil représente une zone de calme, il est en revanche entouré par ce qu'on appelle le mur de l'oeil. Il s'agit d'un étroit anneau, constitué par de puissantes et violentes cellules (convection) à développement verticale. Observées depuis un avion, le mur de l'oeil ressemble aux tribunes d'un stade, d'où le nom d'effet stadium pour décrire l'agencement particulier de la convection.
Dans le mur de l'oeil sont concentrées les conditions les plus violentes du cyclone. C'est là qu'on retrouve les vents les plus forts et les pluies les plus intenses. Dans le cas des systèmes extrêmes, les rafales peuvent y dépasser les 300 km/h! Cet anneau de convection intense est incontestablement la partie à éviter. C'est la zone la plus redoutée des cyclones tropicaux.
Heureusement que son diamètre est relativement restreint, ce qui bien souvent permet aux îles d'échaper au mur de l'oeil. Mais lorsque l'impact est direct, les conséquences peuvent être catastrophiques, on l'a vu au Bahamas.
Cycle de remplacement du mur de l'oeil
L'oeil est donc une zone de beau temps où règnent des conditions clémentes. Il est entouré par le mur de l'oeil qui lui, est le siège des conditions paroxysmiques du cyclone. Ce même mur de l'oeil, peut parfois connaître des fluctuations ayant un impact significatif sur l'intensité des cyclones. Le mur de l'oeil des phénomènes intenses peuvent s'affaiblir, se désagréger et être remplacer par le mur externe qui se sera renforcé au détriment du premier. Ce processus est appelé "cycle de remplacement du mur de l'oeil".
Durant ce processus, dont l'origine n'est pas encore totalement explicité, le cyclone faiblit temporairement et son oeil s'élargit. Lorsque le cycle de remplacement est achevé, le phénomène observe une nouvelle phase d'intensification. Anticiper ce processus est un élément primordial de la prévision, car ce cycle peut être suivi d'un renforcement significatif. De plus, l'agrandissement de l'oeil, s'accompagne également d'une élargissement de la zone des vents forts, est donc d'un accroissement de la partie la plus dangereuse du cyclone.