Facteurs climatiques favorisant l'activité cyclonique

Voici 3 facteurs climatiques pouvant influencer l'activité cyclonique dans le bassin Sud Ouest de l'Océan Indien. C'est en observant l'évolution de ces facteurs, que l'on peut essayer d'imaginer le degré d'intensité d'une saison. Mais la nature étant ce qu'elle est, il faut toujours être prudent, et garder à l'esprit qu'il reste toujours une grosse part d'incertitude, surtout que l'étude des cyclones dans l'Océan Indien Sud Ouest n'en est qu'a ses balbutiements comparée aux autres bassins cycloniques. Il faut rappeler que c'est uniquement depuis 1993, que cette région dispose d'un CMRS spécialisé cyclones tropicaux, et seulement depuis 1998, que Météo France dispose d'une cellule recherche dans ce domaine.

Oscilliation de Madden Julian (MJO) en phase humide

L'Oscilliation de Madden Julian est un phenomène anormal de forte pluie prenant naissance dans l'ouest de l'Océan Indien et se déplaçant d'Ouest en Est le long de l'équateur, en passant par les eaux chaudes du Pacifique Ouest avant de s'affaiblir sur les eaux plus froides du Pacifique Est. En phase humide il favorise le developpement nuageux et donc l'activité cyclonique. En revanche une phase sèche succède toujours à une phase humide. Dans cette configuration, il assèche l'air et la rend plus stable défavorisant donc l'activité nuageuse et cyclonique. Le cycle dure entre 30 et 60 jours. Pour résumer, une phase humide du MJO favorise l'activité cyclonique alors qu'une phase sèche au contraire la défavorise.

AUTRES PHÉNOMÈNES ONDULATOIRES ÉQUATORIAUX

Les ondes de Rossby et de Kelvin jouent un rôle crucial dans la dynamique atmosphérique et océanique, influençant notamment la formation et l'évolution des systèmes cycloniques. Ces ondes géantes, se propageant à travers les océans et l'atmosphère, transportent de grandes quantités d'énergie et de masse. Lorsqu'elles interagissent avec d'autres perturbations atmosphériques, elles peuvent favoriser le développement de conditions propices à la cyclogenèse. En effet, ces ondes peuvent amplifier les anomalies de température de la surface de la mer et renforcer les gradients de pression, créant ainsi un environnement instable où les perturbations peuvent se développer et s'intensifier. De plus, les ondes de Rossby et de Kelvin peuvent modifier la structure verticale de l'atmosphère, favorisant l'ascendance de l'air chaud et humide et donc la formation de nuages et de précipitations, éléments essentiels à la croissance des cyclones.

Le Dipôle de l'Océan Indien ( IOD ) positif

Le Dipôle de l'Océan Indien (IOD) est un phénomène d'interaction océan-atmosphère avec une alternance d’événements positifs et négatifs. Ses conséquences climatiques sont importantes : en phase positive, on observe des inondations en Afrique de l'est, une mousson indienne supérieure à la normale et une sécheresse en Indonésie et dans plusieurs régions d'Australie et inversement en phase négative. L'activité cyclonique dans le Sud Ouest de l'Océan Indien se trouve favorisée lorsque l'IOD est positif puisque la température de la surface de l'océan Indien est supérieure à la normale dans cette zone et inférieure à la normale à l'est du côté de l'Australie. Inversement dans le cas d'un IOD négatif.

L'Oscillation Quasi-Biennale (QBO) en phase d'Est

L’oscillation quasi-biennale est un changement oscillatoire de la direction des vents dans la stratosphère équatoriale, jusqu'à environ 12 degrés de l'équateur, ayant une période entre 24 et 30 mois. Les vents changent d'abord de direction générale de l'ouest vers l'est, et vice-versa, au sommet de la stratosphère à environ 30 km d'altitude. Un QBO en phase d'Est (soufflant de l'Est vers l'Ouest) augmente l'activité cyclonique dans l'océan indien sud-ouest et au contraire diminue l'activité en phase d'Ouest (vent soufflant de l'Ouest vers l'Est).

Cliquez ici pour suivre l'évolution de l'IOD, du QBO et de l'ENSO (El Nino la Nina)