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Une tempête tropicale en cours de formation dans l'océan indien

Le 06/10/2018 à 15:26 0

Dans Infos Cyclone

Comme prévu une cyclogenèse est lancée dans l'océan indien. Voyons quels sont les pays potentiellement menacés par cette future tempête?

Activité cyclonique en cours dans l'océan indien nord

La mer d'Arabie entre en action

L'océan indien est actif avec une cyclogenèse en route en mer d'Arabie. Le système dépressionnaire sous surveillance depuis plusieurs jours et numérotée 99A, semble à présent enclencher comme prévu la deuxième. L'animation satellite du jour permet de constater la mise en mouvement de l'activité convective autour d'un centre situé autour des points 11.3N et 66.9E selon le JTWC. 

Animation satellite future tempête LUBAN

©CIMSS

Le phénomène évolue dans un environnement plutôt favorable à son intensification. La température de la surface de l'eau est de 28 à 29°c alors que la divergence est bonne avec la présence de vent en altitude qui devrait favoriser la mise en place de plusieurs canaux d'évacuation nécessaire au renforcement de 99A. Le seul point légèrement contraignant et la présence d'un cisaillement faible à modéré.

Selon les modèles de prévision numérique, le système devrait se creuser franchement à partir de dimanche. Un consensus semble se dessiner entre les modèles IFS et GFS pour que la perturbation ait atteint le stade de tempête tropicale à priori lundi.

Un scénario à la MEKUNU?

Une tendance se dessine également concernant la trajectoire future de ce système de l'océan indien nord. Un déplacement en direction de l'ouest nord-ouest à nord-ouest est de plus en plus privilégié alors que l'option nord semble écartée.

Le modèle européen IFS privilégie une trajectoire plutôt orientée vers l'île de Socotra ou le Yémen, tandis que le modèle américain GFS suggère une trajectoire directement menaçante pour le sultanat d'Oman. Enfin, le modèle UKMO propose une solution intermédiaire entre les modèles européen et américain avec un atterrissage entre Oman et le Yémen.

Future tempête LUBAN : Zone potentiellement à risque ©IMD

Carte réalisée à partir de l'imagerie satellite de l'IMD - En rouge la zone potentiellement sous la menace de la future tempête tropicale LUBAN.

Même si il est encore trop tôt pour s'avancer, une menace potentielle prend peu à peu forme pour les régions côtières de la péninsule arabique. Le scénario envisagé commence à présenter des similitudes avec l'épisode cyclonique MEKUNU de mai dernier.

Socotra ou Yémen ou Oman?

Au niveau intensité de l'incertitude demeure. Tout dépendra de la trajectoire prise par le système ces prochains jours. Une trajectoire très orientée ouest ferait que la future tempête serait soumise à une zone de cisaillement un peu trop contraignante, ce qui pourrait limiter l'intensification.

En revanche, une trajectoire un peu plus nord-ouest tel qu'il est proposé par les modèles GFS et UKMO permettrait au système d'être un phénomène cyclonique beaucoup plus mature mais en même temps franchement plus menaçant pour Oman.

Nous verrons au cours de ces prochaines 48h quelle scénario aura choisi la future tempête LUBAN.

PR

Source : Analyse réalisée à partir des modèles globaux et des cartes et images d'analyses du CIMSS / NRL / IMD


 Aux médias : Merci de mentionner mon blog en cas de reprise des informations et analyses publiées dans cet article 

 

Bilan Climatique du mois d’Août à la Réunion

Le 18/09/2013

Points marquants de ce mois d’Août 2013 à la Réunion (source : Météo France)

Un mois très ensoleillé et globalement sec malgré un fort épisode pluvieux en fin de mois. A noter deux épisodes de fortes houles.


Précipitation

Largement déficitaires (-25% par rapport à la normale 1981-2010). Août 2013 est le septième mois déficitaire consécutif.

Dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31, l’arrivée d’une masse d’air nettement plus humide en phase avec une anomalie en haute altitude provoque de fortes pluies sur la partie est de l’île.
Cumuls maxima relevés en 12 heures (glissants):

Hauts de Ste-Rose : 172 mm, Chemin Ceinture : 164 mm dont 81 mm en 1 heure (le 31 août entre 3h54 et 4h54), Bellevue Bras-Panon. : 86 mm

Insolation

Mois d’août le plus ensoleillé depuis que l’on dispose de suffisamment de postes mesurant le rayonnement (1990). Le rayonnement global est supérieur de 5,5 % à la moyenne 2001-2010.

Houle

Du 1 au 3 : houle de sud-sud-ouest atteignant 4m en hauteur moyenne et déferlant sur les côtes ouest et sud
du département .
Du 20 au 23 : houle australe de sud-ouest déferlant sur les côtes ouest et sud de La Réunion. Le 21 août à la
mi-journée, elle a atteint autour de 5m en moyenne sur le sud-ouest (estimation).

Le bilan complet effectué par Météo France ici


 

 

 

 

Une saison des pluies normale à supérieure à la normale?

Le 12/09/2013


Le 17ème forum sur les prévisions climatiques régionales d'Afrique australe s'est tenue à Harare, au Zimbabwe, du 28 au 30 Août 2013, pour la présentation des prévisions pour la saison des pluies 2013/2014, concernant les régions de la SADC*.

Alors que la sécheresse sévit actuellement à la Réunion et que le besoin en eau se fait de plus en plus pressant, l'Organisation Mondiale Météorologique prévoit pour la région comprenant Madagascar et Maurice une saison des pluies normale, à supérieure à la normale, de Décembre 2013 à Février 2014. Toujours selon l'OMM, le sud - ouest de l’Angola, la Namibie, la moitié ouest du Botswana, la plupart des régions du centre et de l'ouest de l'Afrique du Sud et le Lesotho, sont susceptibles de recevoir des précipitations au-dessus de la normales, alors que la moitié orientale de la Tanzanie devrait enregistrer à contrario, des précipitations normales voir inférieures à la normales.

Le compte rendu complet (en Anglais) de l'OMM ici.

(Source : OMM)

*(SADC )Communauté de développement d'Afrique australe

Les 9 États fondateurs sont :
  • Drapeau de l’Angola Angola
  • Drapeau du Botswana Botswana
  • Lesotho Lesotho
  • Malawi Malawi
  • Mozambique Mozambique
  • Swaziland Swaziland
  • Tanzanie Tanzanie
  • Zambie Zambie
  • Zimbabwe Zimbabwe
Le total des membres est passé à 15 avec les adhésions de :
  • Drapeau de la Namibie Namibie - 31 mars 1990
  • Drapeau de l'Afrique du Sud Afrique du Sud - 30 août 1994
  • Maurice (pays) Maurice - 28 août 1995
  • République démocratique du Congo République démocratique du Congo - 8 septembre 1997
  • Madagascar Madagascar - 18 août 2005 (suspendu suite aux évènements de mars 2009)
  • Seychelles Seychelles - 8 septembre 1997 - 1er juillet 2004, 2008

EL NINO - influence sur les lieux de cyclogénèses?

Le 07/09/2013


Avant le début de chaque saison cyclonique, la question la plus fréquemment posée est de savoir si la saison à venir sera active ou pas. ENSO (El Niño Oscillation australe) est un facteur particulièrement surveillé car il serait déterminant dans l'ampleur de l'activité cyclonique dans plusieurs bassins. Dans le bassin sud ouest de l'Océan Indien, son influence est loin d'être évidente. Cependant, le Bureau of meteorology Australien a réalisé une carte qui permettrait d'identifier les lieux propices aux cyclogenèses, en fonction que l'ENSO soit en phase Neutre, El Nino ou La Nina. Ces cartes sont réalisées à partir de données sur 36 ans (1969/1970 à 2005/2006). Selon les prévisions réalisées au 02/09/13 par le BOM (voir carte en bas de page), la saison cyclonique 2013-2014 devrait se dérouler globalement en phase plus ou moins neutre. En observant les cartes on peut voir qu'en phase "Neutre" les zones de cyclogénèses sont plutôt bien réparties sur toute la longeur de l'Océan Indien sans qu'il y ait une région plus préviligiée que d'autres. Le BOM publiera le Mardi 15 Octobre 2013 ses prévisions sur la saison cyclonique 2013-2014. Cette date est le premier grand rendez vous des chasseurs de cyclone pour l'Océan Indien Sud, ouvrant le bal des prévisions sur l'activité cyclonique à venir.


 



 

JUILLET 2013 : le plus sec jamais enregistré à La Réunion depuis 50 ans (Météo France Réunion)

Le 24/08/2013

ACTUALITE DU MOIS PAR METEO FRANCE REUNION


 

Rapport à la normale(%) JUILLET 2013 
 

"Après 4 saisons des pluies consécutives déficitaires, la saison des pluies 2012-2013 (décembre à avril) s'est montrée plus généreuse, affichant un bilan global légèrement excédentaire (proche des +5%). Cet excédent est essentiellement dû aux pluies générées par les 2 systèmes tropicaux (Dumile et Felleng) qui ont transité à proximité de notre île au début de l'année. Ces pluies ont permis de résorber une partie des déficits qui perduraient dans le sud-ouest de l'île depuis 2 ans.

La saison sèche a débuté par des mois de mai et de juin fortement déficitaires (respectivement -50% et -40%). Le mois de juillet, quant à lui, affiche un déficit record (-60% en moyenne), ce qui le classe au 1er rang des mois de juillet les plus secs depuis 50 ans (bilan établi à partir de 30 postes).

 

Cumul en Juillet 2013 

 

En panne d'alizés humides, la partie est de l'île, pourtant la plus arrosée, affiche des déficits entre -60 et –70%. Le nord-ouest est resté très sec par manque de débordements pluvieux ; les déficits sont proches de -80% dans ce secteur. Au final, c'est le sud-ouest qui bénéficient des déficits les plus faibles (-50% en moyenne) et notamment certains postes du Tampon et de l'Entre-Deux qui présentent un bilan proche de la normale (-5%). Les pluies liées au passage d'un froid assez actif dans la nuit du 18 au 19 ont contribué en grande partie à limiter les déficits dans cette partie de La Réunion.

Quelques chiffres :
- il est tombé moins de 5 mm d'eau sur de nombreux postes du nord-ouest. - au Chaudron, on n'a relevé que 7,5 mm (la normale étant de 38 mm), soit le 4ème plus faible cumul depuis 45 ans.
- le poste le plus arrosé en juillet (Hauts de Ste-Rose) n'a recueilli "que 248 mm", ce qui correspond au plus
faible cumul jamais enregistré pour un mois de juillet depuis l'ouverture du poste en 1973 (la normale étant de 903 mm pour ce poste en juillet)."

(Source : Météo France Réunion)

A la vue des trimestres (mai-juin-juillet) depuis 50 ans, celui de 2013 est le plus sec jamais enregistré; le déficit moyen sur les 3 mois s'établit à 50%. La faiblesse des alizés, nettement moins humides qu'habituellement explique en grande partie ce déficit record. (Source : Météo France)

 

Fil d'actu sur le Typhon UTOR

Le 12/08/2013

Le typhon UTOR frappe la Chine

Le super Typhon UTOR a frappé les Philippines à 3H ce matin (19H00 GMT Dimanche). C'est l'île de Luzon qui a été particulièrement impacté selon le chef de l'agence des catastrophes naturelles.

Mercredi 14 Aout 2013

11H00 : Vidéos des conditions cycloniques dans le mur de l'oeil du Typhon UTOR en Chine (TyphoonHunter)

10H50 : Le Typhon UTOR est entrain d'aborder les côtes chinoises à l'ouest du Guangdong. Les rafales du systèmes atteignent les 160 km/h.

La "météo" un nouveau business

Le 25/07/2013

 


meteo_20_esAvez-vous déjà entendu parler de la "météo sensibilité"? C’est un nouveau marché dans lequel la société Climpact-Metnext exerce. Leur domaine de compétence, croiser les statistiques des données économiques et météorologiques afin d’aider leur clientèle (qui souvent sont de grands groupes tel que Coca, EDF ou GDF Suez entre autre) a mieux gérer les aléas climatiques et l’impact de la météo sur leur activité. En clair la PME mesure l’impact du temps sur leurs affaires, analyse les historiques de vente et les données météo sur plusieurs années et fournisse à la fois des prévisions de vente pour les ­semaines à venir. Elle propose également des analyses de risque sur la saison. Ce marché serait un nouvel "Eldorado" puisque selon Harilaos Loukos gérant de la société Climpact-Metnext, "80% de l’économie est météo sensible". Météo Protect est une autre société surfant sur la vague. Eux se chargent d’assurer les entreprises contre les aléas météos.

Et Météo France dans tout ça?

Et bien eux aussi tirent leur épingle du jeu avec 38 millions d’euros glanés en vendant leurs prévisions à des entreprises, tout comme la société Noveltis qui a développé un outil de prévision des vagues scélérates responsables de plusieurs naufrages dont des porte-conteneurs. Autant dire que des sociétés maritimes sont prêtes à débourser des sommes importantes pour garder leurs navires en un seul morceau. Météo Consult concurrent direct de Météo France s’adresse au grand public, en proposant des services aux particuliers. Voilà quelques entreprises parmi tant d’autres qui ont flairé le bon tuyau et on peut être sur que ce marché est amené à se développer encore.

Qu’en est-il de ce marché à la Réunion?

Des entreprises exercent t’elles déjà dans ce domaine? Le Département est en tout cas une région particulièrement exposé aux aléas climatique (fortes pluies, Cyclones tropicaux) et l’impact sur l’activité économique de l’île est réel. Pour exemple, combien coûte aux entreprises lorsque la route du littoral est fermée après de fortes pluies ou à cause de la houle, a combien peut-on évaluer le préjudice pour les entreprises ou les particuliers suite à la destruction du pont de la ravine Saint Etienne, ou encore combien coûte aux entreprises et aux agriculteurs la sécheresse qui a sévi dans le Sud Ouest et le Sud de la Réunion. Sans doute déjà des entreprises, des sociétés d’assurances et Météo France sont sur le coup. Peut-il y avoir des dérives ou des surenchères, difficile de le dire pour leur moment. En revanche, il est capitale que l’accès à l'information météorologique et cyclonique reste le plus souvent que possible gratuite, à l'instar de ce que font les services de surveillances météorologiques Américains ou Australiens dont l’accès à leurs données et productions (de qualités) restent dans la très grande majorité accessible gratuitement. Du côté de Météo France la politique est un peu différente, puisque l'accès semble plus restreinte.

Source : capital.fr  "Qu’il vente ou qu’il pleuve, le business de la météo est au beau fixe"


 

 

Météo France dans l'Océan Indien

Le 24/07/2013

Météo France dans l'Océan IndienÀ la Réunion, Météo-France compte environ 90 agents et 80 observateurs bénévoles répartis dans toute l’île qui effectuent les relevés climatologiques.

Le service assure toutes les missions de base de la météorologie (observation, prévision, climatologie) sur un domaine de compétence qui inclut la Réunion, Mayotte et les TAAF.

Son expertise en matière de surveillance et de prévisions cycloniques lui a valu d’être désigné Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) pour les cyclones tropicaux par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 1993.

Le service assure également l’exploitation des stations météorologiques implantées sur les îles éparses : Tromelin, Europa, Juan de Nova et Glorieuses.

Quelques Dates :

1934 : première station météorologique à la Montagne au lieu dit « La vigie ». Dans le même temps, deux autres stations, tenues par des bénévoles, sont implantées à Saint-Pierre et à la plaine des Cafres. La Direction de la Météorologie s’installe peu de temps après au Barachois.

1936 : les premiers pilots (lâchers de ballon sonde pour déterminer le vent en altitude) sont effectués. Quatre observations sont transmises quotidiennement à Tananarive (Antananarivo) où la France entretient un centre météorologique déjà bien développé.

1959 : le Service météorologique, rattaché depuis 10 ans au Service météorologique de Madagascar, devient autonome.

Fin 1962 - Début 1963 : le Centre météorologique principal du Chaudron est implanté sur le site qu’il occupe encore actuellement.

1993 : Météo-France à la Réunion est désigné Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) pour les
cyclones tropicaux

2001-2010, une décennie d'extrêmes climatiques (OMM)

Le 15/07/2013


Ci-dessous le communiqué de presse de l'Organisation Météorologique Mondiale du 3 Juillet 2013 qui porte sur l'étude des températures et les précipitations mondiales et régionales et sur les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur qui se sont abattues sur l'Europe et la Fédération de Russie, l'ouragan Katrina et le cyclone tropical Nargis qui ont balayé respectivement les États-Unis d’Amérique et le Myanmar, les sécheresses qui ont sévi dans le bassin de l'Amazone et en Afrique de l'Est et les inondations qui ont frappé le Pakistan. 

Cliquez ici pour accéder au lien de cet article.


 

GENÈVE, le 3 juillet 2013 – Le monde a connu des phénomènes climatiques extrêmes à fort impact pendant la décennie 2001-2010, la plus chaude qui ait été constatée depuis le début des mesures systématiques, en 1850. Faisant suite à une longue période caractérisée par un réchauffement prononcé du climat, cette décennie a vu plus de records nationaux de température battus que n'importe quelle autre décennie précédente, selon un nouveau rapport publié par l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

Intitulée The Global Climate 2001-2010, A Decade of Climate Extremes (Le climat dans le monde (2001-2010), une décennie d'extrêmes climatiques), cette étude porte sur les températures et les précipitations mondiales et régionales et sur les phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur qui se sont abattues sur l'Europe et la Fédération de Russie, l'ouragan Katrina et le cyclone tropical Nargis qui ont balayé respectivement les États-Unis d’Amérique et le Myanmar, les sécheresses qui ont sévi dans le bassin de l'Amazone et en Afrique de l'Est et les inondations qui ont frappé le Pakistan.

La décennie 2001-2010 est la plus chaude qu'aient connue les deux hémisphères, que l'on considère les températures relevées à la surface des terres ou celles mesurées à la surface des océans. Cette chaleur record s'est accompagnée d'un recul rapide de la banquise de l'Arctique et d'une perte accélérée de masse nette des inlandsis du Groenland et de l'Antarctique et des glaciers de la planète. En raison de cette fonte généralisée de la neige et de la glace et de l'expansion thermique de l'eau de mer, le niveau moyen de la mer a augmenté au rythme de quelque 3 mm par an, soit environ le double de celui qui a été constaté au XXe siècle (1,6 mm par an). Moyenné sur la décennie, le niveau de la mer accusait une hausse d'environ 20 cm par rapport aux années 1880 selon cette étude.

Le rapport en question met en évidence la hausse des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre. La teneur de l'atmosphère, moyennée à l'échelle du globe, en dioxyde de carbone a atteint 389 parties par million en 2010 (soit une augmentation de 39% depuis le début de l'ère industrielle, en 1750), tandis que les concentrations de méthane et de protoxyde d'azote atteignaient respectivement 1808,0 parties par milliard (158%) et 323,2 parties par milliard (20%).

«Pour évaluer de façon rationnelle le changement climatique, l'échelle de temps la plus courte reste la décennie», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud. «Le rapport de l'OMM révèle que le climat s'est nettement réchauffé entre 1971 et 2010 et que le rythme décennal d'augmentation des températures sur les périodes 1991-2000 et 2001-2010 est sans précédent. Les concentrations croissantes de gaz à effet de serre, dont la spécificité est de piéger la chaleur, sont en train de transformer notre climat, avec les bouleversements que cela suppose pour l'environnement et les océans, qui absorbent à la fois le dioxyde de carbone et la chaleur.»

«En raison de la variabilité naturelle du climat, qui résulte en partie des interactions entre l'atmosphère et les océans – les phénomènes El Niño et La Niña en sont une illustration –, certaines années sont plus froides que d'autres. Aussi l'évolution interannuelle des températures mondiales n'est-elle pas régulière, mais sur le long terme, la tendance est clairement à la hausse, et c'est encore plus net ces derniers temps», a indiqué M. Jarraud.

La décennie 2001-2010 n'a pas connu d'épisode El Niño de grande ampleur, associé en général avec un réchauffement du climat mondial (comme ce fut le cas par exemple en 1998, année qui battait alors tous les records de chaleur). La majeure partie de cette période a été marquée par des épisodes La Niña, qui ont normalement pour effet de refroidir le climat, ou par des conditions neutres, si l'on excepte l'épisode El Niño 2009/10 dont l'intensité était modérée à forte.

Le rapport, qui fait une centaine de pages, et sa version abrégée, le rapport de synthèse, qui intègrent les résultats d'une enquête effectuée auprès de 139 Services météorologiques et hydrologiques nationaux ainsi que des données socio-économiques et des analyses émanant de plusieurs partenaires et institutions des Nations Unies, sont rendus publics à l'occasion de la première session du Conseil intergouvernemental des services climatologiques. Ce dernier supervise la mise en place du Cadre mondial pour les services climatologiques, fruit d'une initiative internationale qui consiste à améliorer et étoffer l'offre d'informations climatologiques scientifiquement étayées pour aider la société à faire face à la variabilité naturelle du climat et au changement climatique anthropique.

«Une perspective sur dix ans nous permet d'évaluer les tendances et d'anticiper l'avenir», a fait valoir M. Jarraud. «Elle peut également étayer les mesures qui seront prises pour mettre au point des services climatologiques opérationnels capables de fournir des informations et des prévisions utiles aux décideurs dans les domaines notamment de l'agriculture, de la santé, de la prévention des catastrophes et des ressources en eau. Ces mesures sont coordonnées par l'intermédiaire du Cadre mondial pour les services climatologiques, dont l'OMM est le fer de lance.»

«Les services climatologiques nous sont plus que jamais nécessaires pour relever les défis que pose l'évolution du climat, encore plus sensible à l'échelle nationale et régionale. Malgré la baisse significative du nombre de décès imputables aux inondations et aux fortes tempêtes, le rapport de l'OMM fait état des conséquences alarmantes, sur la santé et les taux de mortalité, des vagues de chaleur qui ont frappé l'Europe et la Fédération de Russie. On s'attend à ce que les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses sous l'effet des changements climatiques et nous devons par conséquent nous y préparer», a souligné M. Jarraud.

Températures: La température moyenne à la surface des terres émergées et des océans pour la décennie 2001-2010 est estimée à 14,47°C, soit un écart de +0,47°C par rapport à la normale calculée pour la période 1961-1990 et de +0,21°C par rapport à la moyenne de la période 1991-2000 (avec un facteur d'incertitude de ± 0,1°C).

Le rythme décennal d'augmentation de la température à l'échelle du globe s'est accéléré entre 1971 et 2010, atteignant, en moyenne estimative, 0,17°C durant cette période, contre 0,062°C par décennie sur toute la période 1880-2010. En outre, l’augmentation de 0,21°C entre la température moyenne de la décennie 1991-2000 et celle de la décennie 2001-2010 est plus marquée que celle qui a été constatée entre les décennies 1981-1990 et 1991-2000 (+0,14°C).

À l'exception de 2008, chacune des années de la décennie 2001-2010 compte parmi les dix plus chaudes jamais enregistrées, le record étant détenu par 2010, qui présente une anomalie positive de la température moyenne de 0,54°C par rapport à la normale calculée pour la période de référence 1961-1990 (14,0°C), suivie de près par 2005.

La plupart des régions du monde ont connu des températures supérieures à la normale pendant la décennie 2001-2010, en particulier aux hautes latitudes de l'hémisphère Nord. C'est au Groenland que la moyenne décennale des températures a accusé l'anomalie la plus forte – +1,71°C –, l'écart par rapport à la normale atteignant +3,2°C en 2010. En Afrique, chacune des années de la décennie a été caractérisée par des températures supérieures à la normale.

D'après les résultats de l'enquête menée par l'OMM, la décennie 2001-2010 est la plus chaude qu'aient connue près de 94% des pays sondés, et aucun pays n'a signalé une moyenne décennale de la température inférieure à la normale au niveau national.

C'est entre 2001 et 2010 que des records de chaleur nationaux ont été enregistrés dans environ 44% des pays sondés, et entre 1991 et 2000 dans 24% d'entre eux. À l'inverse, alors que dans près de 32% des pays sondés, les records de froid remontent à la période 1961-1970, ce pourcentage n'est plus que de 11% en ce qui concerne la décennie 2001-2010.

Précipitations et inondations: La décennie 2001-2010 se classe au deuxième rang des plus arrosées depuis 1901, et 2010 est l'année la plus pluvieuse qui ait été enregistrée à l'échelle du globe depuis le début des relevés instrumentaux.

Les précipitations ont été supérieures à la normale un peu partout dans le monde pendant cette décennie. L'est des États-Unis d’Amérique, le nord et l'est du Canada et de nombreuses régions d'Europe et d'Asie centrale ont connu des précipitations particulièrement abondantes.

D’après les données dont dispose l’OMM, les inondations représentent le phénomène extrême le plus fréquemment observé tout au long de la décennie. L’Europe orientale a été particulièrement touchée en 2001 et 2005, l’Inde en 2005, l’Afrique en 2008, l’Asie (en particulier le Pakistan où 20millions de personnes ont été sinistrées et 2 000 ont trouvé la mort) en 2010 et l’Australie également en 2010.

Les sécheresses touchent plus de personnes que n’importe quelle autre catastrophe naturelle vu qu’elles surviennent à grande échelle et qu’elles ont un caractère persistant. Toutes les régions du monde en ont subi les effets entre 2001 et 2010. Des sécheresses persistantes et particulièrement dévastatrices ont frappé l’Australie (notamment en 2002), l’Afrique de l’Est (en 2004 et 2005, entraînant des pertes en vies humaines à grande échelle) et le bassin de l’Amazone (en 2010), avec des conséquences néfastes pour l'environnement.

Cyclones tropicaux: À l'échelle du globe, un total de 511 tempêtes a été observé pendant la décennie 2001-2010. Elles ont fait près de 170000 victimes et plus de 250 millions de sinistrés, et provoqué des dommages estimés à 380 milliards de dollars.

D'après l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), la décennie 2001-2010 est celle où l'activité cyclonique dans le bassin de l'Atlantique Nord a été la plus marquée depuis1855. La moyenne annuelle de tempêtes baptisées s'établit à 15 pour cette décennie, contre 12 pour la période 1981-2010.

C’est dans le nord de l’océan Indien qu’a pris naissance le cyclone tropical le plus meurtrier de la décennie, Nargis, qui s’est abattu sur le Myanmar en 2008, au début du mois de mai. Plus de 138000 personnes ont été tuées ou portées disparues lors du passage du cyclone, qui a fait 8millions de sinistrés et détruit des milliers de foyers.

Conséquences: Entre 2001 et 2010, plus de 370000 personnes ont trouvé la mort en raison
de conditions météorologiques et climatiques extrêmes telles que vagues de froid ou de chaleur, sécheresses, tempêtes et inondations, selon les données fournies par le Centre de recherche sur l'épidémiologie des désastres (CRED), soit une hausse de 20% par rapport à la décennie 1991-2000. Cette situation est due essentiellement aux vagues de chaleur qui ont frappé l'Europe en 2003 et la Fédération de Russie en 2010 et qui ont participé à l'augmentation exponentielle (plus de 2000%) du nombre de victimes imputables aux vagues de chaleur à l'échelle du globe (de moins de 6000 pour la période 1991-2000 à 136000 pour la période 2001-2010).

En revanche, tempêtes et inondations ont fait moins de victimes. La baisse de 16% et de 43% observée respectivement est due en grande partie à l'amélioration des systèmes d'alerte précoce et des mesures de prévention, alors même que les régions exposées aux catastrophes sont de plus en plus peuplées.

Selon le Bilan mondial 2011, entre 1970 et 2010, l’effectif moyen de la population exposée aux inondations chaque année a augmenté de 114 % à l’échelle du globe, alors que la population mondiale augmentait de 87 %, passant de 3,7 milliards à 6,9 milliards. Le nombre de personnes exposées aux fortes tempêtes a presque triplé dans les régions sujettes aux cyclones, soit une hausse de 192 %.

De nombreux travaux de recherche portent sur la question de savoir s'il est possible d'imputer des phénomènes extrêmes isolés au changement climatique plutôt qu'à la variabilité naturelle du climat. Les scientifiques arrivent de plus en plus souvent à la conclusion que la hausse généralisée des températures a sans doute nettement accru la probabilité d'une vague de chaleur comme celle qui a frappé l'Europe en 2003. Il importe par conséquent d'approfondir ces recherches afin de consolider la science du climat et d'aider la société, grâce à des services climatologiques de meilleure qualité, à s'adapter au changement climatique.

Moyenne décennale des températures à la surface du globe (terres émergées et océans confondus) (°C) obtenue à partir de trois jeux de données distincts tenus à jour respectivement par le Centre Hadley du Service météorologique national et la Section de recherche sur le climat de l’Université d’East Anglia (HadCRU) (Royaume-Uni), par le Centre national de données climatologiques (NCDC) relevant de la NOAA (États-Unis d’Amérique) et par le Godard Institute for Space Studies (GISS) relevant de l’Administration américaine pour l’aéronautique et l’espace (NASA). La ligne horizontale grise correspond à la normale.

Incidence des phénomènes extrêmes au cours de la période 2001-2010 par rapport à 1991-2000: nombre total de victimes.


 

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